Sortir des troubles alimentaires, ensemble.

"L'ennui était mon pire ennemi. Ces week-ends interminables où les heures s'étirent... Je passais mon temps à alterner entre restriction et crises. Je planifiais ma prochaine crise comme d'autres planifient une sortie. C'était ma façon de mettre du relief dans une vie qui me semblait fade. Dans le groupe, j'ai découvert que ce n'était pas vraiment l'ennui le problème, mais cette sensation de vide en moi que je n'arrivais pas à combler."

"La boulimie, c'était ma meilleure amie et ma pire ennemie. Je pouvais passer des heures à planifier mes courses, à anticiper le moment où je serais seule pour craquer. Je mentais à mes proches, je cachais les emballages, je vivais dans la honte. Le plus dur c'était les repas de famille où je jouais la comédie de celle qui mange 'normalement', alors que je savais que je me vengerais le soir même. Ce qui a changé avec le groupe ? J'ai découvert que derrière mon rapport maladif à la nourriture, il y avait cette petite fille qui n'avait jamais appris à dire non, à poser ses limites. Chaque crise était une façon détournée de dire 'ça ne va pas'. Aujourd'hui, j'apprends à m'exprimer autrement qu'avec la nourriture. C'est un chemin difficile, mais je ne suis plus seule pour le parcourir."

"Mon hyperphagie, je la traînais comme un secret honteux depuis l'adolescence. Ces crises où je mangeais mécaniquement, sans faim, sans même sentir le goût des aliments. Juste pour me remplir d'autre chose que de ce vide qui me bouffait. Je pouvais passer des heures sur mon canapé à enchaîner les paquets de gâteaux tout en regardant Netflix, comme pour m'anesthésier. Le groupe m'a montré que je n'étais pas cette personne 'sans volonté' que je croyais être. Mes crises étaient une réponse à quelque chose de plus profond : ma peur de ressentir, de vivre vraiment. Maintenant, quand l'envie de me remplir arrive, j'essaie de me demander ce que j'essaie d'éviter de ressentir. Ce n'est pas toujours facile, mais au moins je ne suis plus dans le déni ou la honte."

"Je maintenais tout le monde à distance. Je jouais le rôle de la fille sympa mais un peu distante. Impossible de créer des liens vrais - trop risqué, trop intense. Le soir, après une journée à faire semblant, je craquais. Les crises étaient ma façon de relâcher la pression, de punir ce corps qui ne ressentait rien de vrai. Le groupe m'a appris que je pouvais être authentique sans me perdre, que les relations vraies étaient possibles."

"Avant, je voyais la nourriture comme une ennemie, une obsession. Ces soirées où je rentrais du travail épuisée, où je me disais 'juste un petit truc' et où je finissais par vider le frigo. Le dégoût après, la haine de moi-même, les promesses que 'demain sera différent'. Et ça recommençait, encore et encore. Dans le groupe, j'ai compris que mes crises n'étaient pas le vrai problème. C'était ma façon de gérer ma solitude, mon stress au travail, cette impression de ne jamais être à la hauteur. La nourriture était devenue mon refuge quand tout débordait. Petit à petit, avec le groupe, j'ai appris à écouter ce qui se cachait derrière mes crises. Aujourd'hui, quand je sens l'envie de me remplir, je sais que c'est souvent parce que je me sens vide d'autre chose."

"Extérieurement, je ne faisais pas de crises spectaculaires. Mon problème était plus sournois : cette voix constante dans ma tête qui analysait chaque calorie, qui culpabilisait à chaque bouchée. Je connaissais par cœur la composition de tous les aliments. Mon esprit était devenu une calculatrice permanente. Même quand je mangeais 'normalement', j'étais obsédée par la nourriture. Je pensais déjà à mon prochain repas, à ce que je m'autoriserais ou pas. Dans le groupe, j'ai réalisé que cette obsession du contrôle m'empêchait de vivre. Je passais plus de temps à penser à la nourriture qu'à profiter de la vie. Aujourd'hui, j'apprends à faire confiance à mon corps, à écouter ma faim plutôt que les règles rigides que je m'étais imposées. C'est un long chemin, mais je commence enfin à retrouver du plaisir à manger."